vendredi 7 août 2009

L'entrée dans l'Enfer

La porte est là, incontournable ; l’aspect massif de sa structure est comme renforcé par la triple utilisation de « per me », fière et vaste, ouvrant sur une plainte infinie et un malheur absolu. Une douceur toutefois nous retient dans ces trois premiers vers, une douceur qu’ajoute la musicalité de l’ensemble comme un refrain :
Per me si va ne la città dolente
Per me si va ne l’etterno dolore
Per me si va tra la perduta gente
Giustizia mosse il mio alto fattore
Fecemi la divina podestate,
la somma sapïenza e ‘l primo amore.
Dinanzi a me non fuoer cose create
Se non ettrene, e io etterno duro.
Lasciate ogne speranza, voi ch’intarte.
Ces paroles ne sont ni celles de Dante ou de Virgile ; ce sont celles de la porte. Une porte qui parle au travers de ces inscriptions
Queste parole di colore oscuro
Vid’ ïo scritte al sommo d’una porta.
Nous entrons dans le monde secret, tamisé. Virgile lève le voile pour entrer dans la chose secrète « mi mise dentro a le segrete cose », pour pénétrer dans le secret de la chose. La première émotion vient des voix, de ce que Dante entend :
« quivi sospiri, pianti e alti guai
risonavan per l’aere sanza stelle
per ch’io cominciar ne lagrimai »

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